L’innovation a ses revers : l’idée trop innovante

Sur ce, on doit faire très attention lorsqu’on a un projet. Il faut non seulement la bonne idée, mais aussi et surtout la sagesse de la mettre au grand jour au bon moment et à l’endroit favorable. Si l’on ne sait pas s’y prendre, ce serait le fiasco. Dans le présent billet, nous nous adressons surtout aux jeunes dirigeants de start-up.

La mise sur le marché au bon moment

Si vous prenez trop de temps pour sortir votre projet, vous mènerez un combat dur contre la concurrence puisque les meilleures places sont déjà occupées. Le sortir à la hâte n’est pas non plus conseillé parce qu’il faut d’abord susciter l’envie du public, et il faut un certain temps pour convaincre.

Quoique le projet soit excellent…

Le marché n’admet pas facilement l’introduction d’un nouveau produit ou d’une nouvelle prestation. Vous passerez toujours pour un élément perturbateur. Une très belle innovation fait des jaloux. Rares sont ceux qui la voient d’un bon œil. Ceux qui vous soutiennent et qui vous encouragent à créer votre entreprise sont souvent ceux qui voudront y gagner leur part d’intérêt, mais la question se pose s’ils vont se battre avec vous. En effet, préparez-vous aux accusations pour concurrence déloyale, et entre-temps, attendez-vous à ce que quelqu’un vous vole votre concept.

Quelques exemples historiques

À l’instar de la société technologique américaine Uber, avec son concept innovant de services de transport, le téléphone mobile, Internet et le Kindle sont tous passés par la résistance du marché. Cela ne date pas d’hier, l’automobile, la machine à laver et l’imprimerie ne furent pas épargnés, de leur temps.

Quelques chiffres

Les proportions ci-après sont bien connues en marketing. Au lancement d’une invention nouvelle ou d’une prestation inédite :

  • 2,5% est constitué des innovateurs ;
  • 13,5% sont ceux qui adoptent à titre d’essai ;
  • 34% regroupe la majorité précoce ;
  • 34% sont des suiveurs ;
  • 16% sont des retardataires.

Avant que les 13,5% d’adopteurs acceptent d’essayer, les innovateurs les ont convaincus que leur projet valait la peine d’exister. Ces derniers créeront alors le « tipping point » – traduit littéralement par point de basculement sociologique – ce phénomène de bouleversement qui finira par persuader le grand nombre à adopter le bien ou le service. Sachez toutefois que processus n’est pas toujours évident, bon nombre de porteurs de projet échouent.

Les études montrent qu’il faut atteindre un seuil de pénétration du marché s’élevant à 15 à 18% du public pour se faire accepter. Ces catégories d’usagers lanceront alors le bien ou le service auprès de leur entourage direct, ce qui s’étendra par la suite à travers toute la communauté, pour sensibiliser enfin toute la population.

Dirigeants de start-up, si vous lancez votre concept et que vous n’arrivez pas à atteindre ces 15 à 18% d’usagers, ne foncez pas tête baissée, au risque d’anéantir la valeur de votre projet. Autant réfléchir à tous les obstacles qui vous empêchent d’avancer. Demandez-vous comment les franchir ou les contourner, et surtout, restez motivé et ne perdez pas patience !